[Critique Film] – J’irai mourir dans les Carpates

J'irai mourir dans les carpates

Habitué de la caméra avec sa série phare J’irai dormir chez vous depuis 2005, et avant cela dans diverses réalisations de documentaires (Thalassa notamment), Antoine de Maximy créée la surprise cette année avec un long métrage de fiction, J’irai mourir dans les Carpates , basé sur sa série. Comme personne ne croyait au projet, un financement participatif via la plateforme KissKissBankBank a vu le jour et a permis de lancer la machine.

J'irai mourir dans les Carpates

« L’histoire commence par un banal accident de voiture sur une route montagneuse des Carpates. La voiture d’Antoine de Maximy, le présentateur de la série « J’irai dormir chez vous » a été emportée dans une rivière et son corps n’a pas été retrouvé. Le matériel et les images du globe-squatteur sont rapatriés à Paris. Agnès, la monteuse de la série, décide de terminer ce dernier épisode. Après avoir visionné les images elle s’attaque au montage du film. Mais des détails attirent l’attention d’Agnès. Petit à petit le doute s’insinue. L’histoire n’est peut-être pas aussi simple… »

Antoine de Maximy est parti d’un postulat simple. Et si, au cours de ses aventures aux quatre coins du globe, il lui arrivait quelque chose ? C’était aussi l’occasion de mettre en avant l’envers du décors, avec le métier de monteuse d’Agnès. Sa série étant ultra réaliste et réalisée/montée de façon brute, le réalisateur joue ici avec son public en proposant une fiction ancrée dans le réel. Et ça marche !

On découvre l’aventure d’Antoine en même temps que sa monteuse, au fur et à mesure au travers des différentes cassettes et le puzzle va prendre forme sous nos yeux. D’ailleurs, il faut souligner l’intelligence de la mise en scène puisque tout repose sur les détails, alors qu’au premier abord tout semble vrai, donc improvisé. Ce n’est pas tant sur le fond que le film surprend (c’est d’ailleurs la seule chose que l’on pourra lui reprocher), mais sur la forme.

J'irai mourir dans les Carpates

J’irai mourir dans les Carpates n’est pas une réalisation vantarde, le but étant de proposer quelque chose de « vrai ». Inutile de s’attarder sur les passages found footage habituels d’Antoine puisque c’est sa marque de fabrique. En revanche les passages de réalisation traditionnelle sont nouveaux pour lui, tout comme la direction d’acteurs et je dois reconnaître qu’il s’en sort bien (mais sans prise de risques, c’est peut-être pas plus mal). Alice Pol et Max Boublil sont pourtant des habitués de comédies, mais ici on les retrouve sur un ton plus sensible, sur la retenue. Difficile d’oublier les nombreux figurants et seconds rôles tous aussi justes les uns que les autres, on pourrait même croire qu’ils ne jouent pas !

En fait, le film innove et tente quelque chose de nouveau et c’est ce qu’on retiendra. Antoine de Maximy a déjà annoncé avoir quelques projets, mais ne souhaite pas se reposer sur ses lauriers et préfère explorer et innover. On suivra ça de près.

CaptainSmoke lui attribue la note de :
7/10

En bref

Pour une première réalisation, Antoine de Maximy nous propose une idée nouvelle et audacieuse même si elle n’est pas parfaite. J’irai mourir dans les Carpates est peut-être une des meilleures surprises du cinéma Français cette année.

CaptainSmoke

Fondateur de DansTonCinéma.fr, cinéphile et sériephile, j'aime découvrir des perles inconnues dans le cinéma traditionnel comme dans l'animation.

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