[Critique Film] – Sans un bruit

Sans un Bruit
En 2020, l’apocalypse a eu lieu : notre bonne vieille planète est envahie par des monstres sanguinaires et aveugles mais disposant d’une ouïe on ne peut plus fine. Le moindre bruit peut ainsi vous être fatal. Dans ce contexte anxiogène, une famille tente de survivre (et entre nous, on pourra tout de même se dire qu’elle ne se facilite pas vraiment la tâche). Partant de ce point de départ, John Krasinski (également l’interprète du père de famille) propose une réalisation efficace en termes de tension et d’ambiance, mais qui ne surprendra à aucun moment les habitués de films d’horreur et de survie.

Les premières minutes de “Sans un bruit” s’avèrent assez symboliques de l’ensemble du film. L’ambiance survival et post-apocalypse du film est directement plantée et assumée, et on pense rapidement avec un certain plaisir à “La Route” ou encore au jeu vidéo “The Last of Us”. Si cette introduction est donc prenante, difficile cependant de ne pas vivre un sentiment de déjà vu tant le genre a été vu maintes et maintes fois. D’autant que peu de choses viendront prendre le spectateur à contre-pied tout au long de ces 90 minutes.

Sans un bruit pere et fils

Un film qui se contente d’être efficace ?

Difficile de le nier, l’idée de départ est intéressante et offre des réelles perspectives cinématographiques. “Sans un bruit” propose ainsi plusieurs scènes efficaces et riches en tension, soutenues par une belle photographie. On souffre en compagnie de cette famille contrainte de vivre dans ces conditions, et on craint avec elle la moindre source de bruit fortuite. Sur plusieurs séquences, le travail réalisé sur le son permet de s’immerger dans cet univers où le moindre geste de maladresse risque d’être le dernier.

Si le film remplit donc cette part du contrat, “Sans un bruit” souffre malheureusement aussi d’un aspect mélo clairement trop appuyé, ce qui ne manquera pas d’agacer certains spectateurs. En-dehors d’une scène permettant d’apprécier une nouvelle fois le grand Neil Young (toujours garder un baladeur et une paire d’écouteurs avec soi en cas de post-apocalypse), l’émotion n’est que peu présente tant les thèmes abordés et les personnages sont présentés d’une façon bien trop sommaire. Que ce soit sur le sujet du deuil, de la culpabilité, ou encore de la transmission familiale, “Sans un bruit” se contente d’exposer, sans apporter de propos ou de point de vue original. Différents éléments qui font qu’il est difficile de s’impliquer totalement dans la survie de cette famille américaine où la personnalité de chaque personnage semble se réduire à sa position familiale.

Sans un bruit dans la nuit

Si on pourra arguer (à raison) que le propos ne constitue pas le premier intérêt d’un film d’horreur, il apparaît tout de même que “Sans un bruit” manque clairement de force. On risque donc de quitter la salle en se souvenant d’un bon moment, mais qui aura clairement manqué de transcendance.

Slowvlaki lui attribue la note de :
6/10

En bref

“Sans un bruit” donne l’impression d’un film généreux mais qui se contente d’être efficace, et qui, à reprendre les grands principes du monde post-apocalyptique et de l’horreur sans y apporter grand chose, finit par manquer d’âme. Si on aurait clairement aimé une prise de risque un peu plus grande, “Sans un bruit” peut toutefois valoir le détour si vous appréciez les ambiances post-apocalyptiques et la tension inhérente au film de survie.

Slowvlaki

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