[Critique Film] – La Nuée

La Nuée

Véritable sensation du Festival de Gérardmer 2021 (Prix de la critique et le Prix du public), La Nuée s’inscrit dans une continuité d’un cinéma de genre français de qualité, comme par exemple Grave de Julia Ducournau en 2016. Just Philippot nous livre son premier long métrage après plusieurs courts remarqués.

La Nuée

« Difficile pour Virginie de concilier sa vie d’agricultrice avec celle de mère célibataire. Pour sauver sa ferme de la faillite, elle se lance à corps perdu dans le business des sauterelles comestibles. Mais peu à peu, ses enfants ne la reconnaissent plus : Virginie semble développer un étrange lien obsessionnel avec ses sauterelles… »

C’est finalement un sujet terriblement ancré dans le réel que nous propose Just Philippot. Une ferme en faillite, gérée par une veuve mère de famille qui essaie tant bien que mal de joindre les deux bouts. Virginie Hebrard fait tout ce qu’elle peut pour protéger l’innocence de son petit dernier, et maintenir le lien avec sa fille adolescente puisque chacun gère le décès du père à sa façon. Ce drame en toile de fond est aussi le signal d’un malaise plus profond, celui d’une filière qui peine à finir les mois : les agriculteurs. Face à cela, Virginie se lance dans une production de niche : la sauterelle, sous toutes ses formes. Succès ? pas vraiment. Après un accident, tout va changer et Virginie va peu à peu traiter les insectes comme ses enfants, tout en délaissant son entourage…

Le scénario est bien écrit dans l’ensemble, prenant, haletant même à certains moments. Cependant, on ne pourra pas fermer les yeux devant un final un peu bâclé, comme si Just Philippot ne savait finalement pas quoi faire de son œuvre. Non pas qu’elle soit ratée, mais simplement trop vite expédiée, après tout ce temps passé à poser les contours de son récit.

La Nuée

La Nuée dispose d’une photographie maitrisée (ce qui est toujours selon moi gage de qualité) même si sa mise en scène est souvent un peu trop classique. La principale force du film reste l’interprétation puissante de ses personnages, à commencer par Suliane Brahim qui porte le film de bout en bout, mais également par Marie Narbonne, Sofian Khammes et Raphaël Romand (excellents seconds rôles).

À l’arrivée, le film sort des sentiers battus et malgré ses petits défauts, cela fait du bien. Depuis quelques années le public français semble apprécier ce renouveau du cinéma de genre, et ce n’est pas pour me déplaire. Plus le public soutiendra ces productions « risquées », plus la diversité de notre cinéma aura la possibilité de s’épanouir et d’exister.

CaptainSmoke lui attribue la note de
7/10

En bref

La Nuée est un solide premier film, subtil et bien réalisé. À découvrir lorsqu’il sortira en salles, un jour ou l’autre.

CaptainSmoke

Fondateur de DansTonCinéma.fr, cinéphile et sériephile, j'aime découvrir des perles inconnues dans le cinéma traditionnel comme dans l'animation.

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