[Critique Film] – Arco

Arco

Présenté au Festival de Cannes puis au Festival d’Annecy, Arco, le premier long métrage d’animation du français Ugo Bienvenu est passé par Lyon avec le Festival Lumière cette année où j’ai eu la chance de le découvrir, présenté par les deux productrices : Sophie Mas et Natalie Portman. L’émotion était palpable en fin de projection : une chose est sûre, les aventures d’Iris et Arco ne vous laisseront pas de marbre.

Arco

En 2075, une petite fille de 10 ans, Iris, voit un mystérieux garçon vêtu d’une combinaison arc-en-ciel tomber du ciel. C’est Arco. Il vient d’un futur lointain et idyllique où voyager dans le temps est possible. Iris le recueille et va l’aider par tous les moyens à rentrer chez lui.

Ugo Bienvenu et Félix de Givry signent ici une histoire originale, basée sur la rencontre entre deux enfants d’époques différentes. Si au premier abord l’idée d’un jeune garçon en combinaison arc en ciel qui voyage dans le temps peu sembler un peu saugrenue, voire légère, ne vous y trompez pas. Ici les thèmes abordés parleront surtout aux plus grands. Déshumanisation, éloignement, perte du rapport à la nature, Arco abordera tous ces thèmes via les yeux des enfants, et ceux qui ne souhaitent pas grandir. Le film est résolument tourné vers l’autre, celui qui nous est différent et pourtant si semblable, qu’il soit un humain du futur ou un vieux modèle de robot attachant. Qu’est-ce que l’amour finalement ? Qui y a droit ? Autant de questions que le film va vous poser. On retrouvera également ici et là des inspirations diverses comme Hayao Miyazaki ou Akira Toriyama (la nature et l’innocence pure des enfants) Moebius et Stanley Kubrick (certaines idées et visuels) et bien d’autres encore.

Alors bien sûr, le long métrage a tout de même quelques défauts, comme un univers qu’on aimerait connaître plus en détails, ou des personnages secondaires que l’on souhaiterait voir plus développés, mais sur un format d’1h30, difficile d’en demander trop, surtout quand le film en offre déjà énormément.

Arco

Arco frappe d’entrée de jeu avec sa direction artistique à tomber, privilégiant l’animation traditionnelle (et ses temps de production extrêmement longs, 5 ans tout de même), et sa bande originale soignée signée Arnaud Toulon qui apporte un véritable plus au film. Ugo Bienvenu dévoile tous ses talents de réalisateur avec un film déjà très mature, tourné vers des thèmes forts et universels comme l’amour et l’attachement à notre belle planète bleue (qui se trouve ici être sublimée par de magnifiques illustrations dignes des meilleurs plans des studios Ghibli).

Au casting vocal on retrouve du très bon comme Swann Arlaud, Louis Garell, Alma Jodorowsky, Vincent Macaigne, William Lebghil ou encore Oxmo Puccino, mais aussi des petits nouveaux comme Margot Ringard Oldra, Oscar Tresanini et Nathanaël Perrot. Notez que la productrice Sophie Mas donne aussi sa voix à la version française, tandis qu’en version américaine Natalie Portman fait de même. Aussi la voix du robot Mikki est un mélange de la voix des deux parents, et ça, c’est chouette !

Encore une fois, l’animation Européenne, mais surtout Française montre son savoir faire en la matière avec Arco, un premier film fort et engagé qui je l’espère aura une belle carrière en salles, et qui sait, peut-être lors des prochaines cérémonies.

CaptainSmoke lui attribue la note de :
8/10

En bref

Bouillonnant d’idées et doté d’une très jolie direction artistique, Arco se révèle être un classique instantané.

CaptainSmoke

Fondateur de DansTonCinéma.fr, cinéphile et sériephile, j'aime découvrir des perles inconnues dans le cinéma traditionnel comme dans l'animation.

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