[Critique Film] – D’un Monde à l’Autre

Présenté dans le cadre du Festival Lumière, D’un Monde à L’Autre est un documentaire de Jérémie Renier présentant une tranche du parcours de Loury Lag, aventurier de l’extrême. Mais est-ce seulement ça ?

D’un monde à l’autre est un documentaire intime, un voyage humain et sensoriel à travers le deuil et l’amitié. Après la mort accidentelle de son meilleur ami, Jérémie entame un chemin de recueillement grâce à la rencontre d’un explorateur français.

Suite à la perte de son meilleur ami et également acteur Gaspard Ulliel, Jérémie Renier est sombré dans une dépression. Une longue dépression. Une rencontre fortuite va apporter un véritable renouveau à l’acteur : un aventurier de l’extrême nommé Loury Lag. Les deux s’entendent bien et décident de mutualiser ce qu’ils savent faire de mieux : de l’aventure et du cinéma. C’est donc décidé, Jérémie va réaliser un documentaire sur une partie du voyage extraordinaire de Loury, mais rien ne va vraiment se passer comme prévu. Tentative d’arnaque, interdictions et surtout doutes vont se dresser en travers du chemin des deux hommes ce qui va mettre à mal leur amitié.

C’est finalement surtout là dessus que va se baser le film, et le message n’est pas très beau car on ne sent pas vraiment au travers des images que l’amitié entre les deux hommes est véritablement sincère. C’est malheureux car sorti de cela, tout paraît plutôt vide et vain… J’aurais par exemple aimé voir plus d’interactions avec les rares habitants rencontrés à la manière d’un classique mais efficace choc des cultures. Certes le côté thérapie pour surmonter un deuil c’est intéressant, mais je n’ai pas pu m’empêcher de penser que c’était une thérapie de riche, car qui peut se permettre de financer et tourner un film dans le grand nord comme thérapie, à part quelqu’un de financièrement très à l’aise ? Cela n’en fait pas moins une véritable bouffée d’air frais pour l’acteur, mais tout de même.

Sur la forme, Jérémie Renier livre de jolies images et un montage rythmé qui va accrocher le spectateur assez rapidement. Qui n’est pas fasciné par cet univers inconnu qu’est l’exploration des glaces du nord de la planète ? C’est d’ailleurs la principale réussite D’un Monde à L’Autre, avec sa bande originale signée Pierre Aviat et Loup Mormont.

Au final, le documentaire manque de finesse et d’un véritable message (ne serait-ce qu’écologique). Cela ressemble davantage à un très joli vlog voyage bien produit.