Surfant sur le charme inimitable des dessins de l’illustrateur, Jack et Nancy – les plus belles histoires de Quentin Blake se présente comme une véritable plongée dans l’univers espiègle et tendre que l’on croyait réservé aux albums illustrés. Ce long-métrage d’animation, réalisé avec un respect scrupuleux du trait original, s’autorise enfin à donner vie aux personnages fantaisistes les plus attachants de la littérature jeunesse contemporaine.
C’est quand le vent se lève que naissent les meilleures histoires ! C’est ainsi que Jack et Nancy s’envolent, accrochés à un parapluie magique, et qu’Angèle rencontre un minuscule oisillon tombé du ciel lors d’une tempête. Deux contes pleins de charme et d’humour adaptés des albums de Quentin Blake, où l’on parle d’amitié, de découvertes et de départs… mais aussi du bonheur de rentrer chez soi.
Le récit s’ouvre avec Jack et Nancy : tout commence lorsqu’un grand vent emporte Jack et sa sœur Nancy, cramponnés à un parapluie magique héritage familial. Les voilà partis, loin de leurs parents, pour une aventure initiatique pleine de tempête, de marins fantasques, de perroquets colorés, de singes farceurs et d’îles inconnues. Entre disputes de fratrie et moments de tendresse absolue, ils apprendront que le voyage ne vaut que par l’attachement au foyer et à ceux que l’on aime. L’humour omniprésent d’Alexandra Lamie en narratrice, la rêverie et quelques péripéties pimentent cette odyssée aérienne, invitant à savourer chaque rebondissement, pour finalement revenir à la douceur du nid familial.
La seconde histoire, Petit Chou, s’intéresse à Angèle, une vieille dame excentrique, passionnée de jardinage et de pâtisserie, qui recueille un oisillon tombé du ciel lors d’une tempête. Entre les soins attentionnés et l’extravagant nid douillet fabriqué pour l’animal, Angèle découvre la joie – et la difficulté – de voir s’émanciper celui ou celle qu’on aime. Le ton reste facétieux, tendre, jamais mièvre, oscillant entre absurde et émotion, pour une parabole accessible sur l’autonomie et la transmission.
A l’image des meilleurs films de Jean-François Laguionie, Jack et Nancy – les plus belles histoires de Quentin Blake fait le pari de la simplicité narrative pour mieux laisser parler la délicatesse du regard et l’émotion brute. On rit, on s’émerveille, on s’étire avec les héros jusque dans les nuages, comme si l’on retrouvait, l’espace d’une séance, la liberté de notre propre enfance. La réalisation menée par Gerrit Bekers et Massimo Fenati privilégie l’animation traditionnelle, donnant l’illusion d’un livre en mouvement et rendant palpables toutes les émotions grâce à une scénographie proche de l’album illustré.
Porté par une bande originale légère, cohérente avec chaque escale fantaisiste, et une mise en scène qui privilégie l’épure, le film parvient à charmer petits et grands. Au-delà de la fidélité littéraire, c’est la capacité d’inviter les spectateurs à l’aventure intérieure qui fait la force de cette adaptation. À la sortie, une seule envie : reprendre les crayons et laisser libre cours à l’imagination, comme Quentin Blake lui-même.
CaptainSmoke lui attribue la note de :
En bref
Un film à conseiller aux petits mais aussi à celles et ceux qui refusent de ranger leur âme d’enfant au vestiaire.
