Avec son thème accrocheur et son casting de luxe, La Femme la plus Riche du Monde de Thierry Klifa (Une Vie à t’attendre, Tout Nous Sépare, Les Rois de la Piste) a de quoi susciter l’intérêt. Découvert lors du Festival Lumière présenté par la quasi totalité du casting ainsi que son réalisateur, cette comédie/fiction sur la vie tumultueuse de Liliane Bettencourt (et surtout de l’affaire Banier-Bettencourt) nous emporte dans un jeu de dupes étonnant.
La femme la plus riche du monde : sa beauté, son intelligence, son pouvoir. Un écrivain photographe : son ambition, son insolence, sa folie. Le coup de foudre qui les emporte. Une héritière méfiante qui se bat pour être aimée. Un majordome aux aguets qui en sait plus qu’il ne dit. Des secrets de famille. Des donations astronomiques. Une guerre où tous les coups sont permis.
Le film nous raconte l’arrivée fortuite d’un photographe sulfureux (Laurent Lafitte) dans la vie d’une milliardaire (Isabelle Huppert) profondément ennuyée par son milieu, et en quête de renouveau. L’environnement austère de la femme contraste d’autant plus avec la vie tumultueuse de l’artiste, qui coche toutes les cases opposées à celles dont elle a l’habitude : sexe débridé, sorties mondaines, alcool, drogue…
Passée la première heure sympathique, le film s’enlise malheureusement dans son propos, ne sachant vraisemblablement pas où aller. L’emprise de l’artiste sur la milliardaire manque de mordant, et les personnages secondaires semblent faire du sur place, pour artificiellement allonger la durée du film ce qui va casser le rythme pourtant efficace au départ. Dommage pour un scénario mené par 3 personnes : Cédric Anger, Jacques Fieschi et Thierry Klifa.
La mise en scène de Thierry Klifa n’est pas particulièrement marquante (notez que je n’ai pas vu ses précédents longs métrages), mais les choix de direction artistique sont à souligner (couleurs saturées, décors, costumes…). Ce que l’on retiendra surtout et c’est normal, c’est ce casting XXL particulièrement bien choisi. Isabelle Huppert en Liliane Bettencourt est parfaite et Laurent Lafitte surjoue à merveille (à la manière de ce qu’il proposait dans la série Tapie). Les rôles secondaires ne sont pas en reste : Marina Foïs, Mathieu Demy, Raphaël Personnaz et André Marcon sont dans une retenue bienvenue.
La Femme la Plus Riche du Monde est au final assez décevant, puisqu’on ne saisit pas véritablement le but de l’exercice. Pas vraiment une comédie ni un drame, un peu trop long mais ne raconte pas grand chose d’intéressant… Quel est le message délivré ici ? Mystère.
CaptainSmoke lui attribue la note de :
En bref
La Femme la Plus Riche du Monde nous propose un superbe casting dans un bel écrin, mais le rendu final sonne assez creux.
