[Critique Film] – Le Garçon et la Bête

L'affiche du film (crédit : Studio Chizu)

L’affiche du film (crédit : Studio Chizu)

Cette année, le festival de cinéma japonais contemporain Kinotayo a ouvert avec Le Garçon et la Bête, film d’animation de Mamoru Hosoda. Le film, qui a été le plus gros succès box office de l’année au Japon, confirme le talent du réalisateur qui signe encore une fois une oeuvre éclatante.

Le Garçon et la Bête conte l’histoire de Kyuta, ou Ren, selon dans quel monde vous vivez. Ce petit garçon, orphelin, se retrouve à errer dans les rues de Tokyo, et est pris en apprentissage par une Bête. Celle-ci, nommée Kumatetsu, veut devenir le nouveau seigneur de son monde mais qui a pour cela besoin d’un discipline. Le film suit les neuf ans de ce garçon auprès de la Bête.

 

Les enfants de l’adversaire de la Bête (crédit Studio Chizu)

Ce film reprend les thèmes déjà développés dans Ame et Yuki, l’oeuvre précédente de Hosoda : les animaux, le ou les parents absent-s, le questionnement identitaire. Visuellement, le film s’en rapproche aussi : l’animation est belle, fluide, plus que celle de Summer Wars. Malgré cela, Le Garçon et la Bête tient aussi de Summer Wars, avec son autre monde parallèle au monde des humains. Ainsi, le dernier film de Hosoda semble concentrer les thèmes chers au réalisateur. Mais plus que cela, il les renouvelle aussi en apportant de nouvelles variations à ce qu’il a déjà traité et en revenant sans cesse, de manière différente, à la question qui semble déjà être un leitmotiv dans son oeuvre : l’âme humaine.

 

Toujours en train de se disputer (crédit : Studio Chizu)

L’un des atouts de ce film est sans nul doute son humour : c’est un métrage très drôle, qui n’oublie pourtant pas d’être émouvant. La fluidité et la puissance de l’animation sont mises en valeur pendant les combats entre Bêtes et entre disciples, avec des séquences mémorables portées par la musique de Takagi Masakatsu, qui signe une bande originale extraordinaire. De plus, rien ne semble forcé, dans cette oeuvre ; tout est naturel, à sa place, tout fonctionne parfaitement, tout est dosé avec une grande justesse. Le choix des Bêtes est tout du long extrêmement judicieux, et permet des jeux d’animation intéressants. L’équilibre entre humour, émotion, et action, qui met en valeur tous les thèmes cher à Hosoda, permet à chaque de trouver son compte dans ce long métrage d’animation.

Il a été dit au début du Festival que Mamoru Hosoda était en chemin pour être considéré comme le nouveau Miyazaki. Le compliment est très beau ; mais tout laisse à penser que Hosoda est prêt à laisser une marque originale et nouvelle sur le monde de l’animation japonaise. Le Garçon et la Bête en est la preuve.

Sophie M lui attribue la note de :
8.5/10

En bref

Le Garçon et la Bête est un film beau et puissant, à l’animation et la musique incroyables.

SophieM

27 ans. Militante féministe, libraire de métier. Je vis pour le fromage.

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