[Critique Film] – Le Samouraï

Le Samouraï

En ce jour de juin 2023, les cinémas et leurs salles climatisées voient ressortir en version remasterisée 4K ni plus ni moins qu’un des plus grands classiques du cinéma français : Le Samouraï de Jean-Pierre Melville avec pour tête d’affiche le jeune Alain Delon. Une bien belle occasion pour aborder le long métrage.

Le Samouraï

« Jef Costello, dit le Samouraï est un tueur à gages. Alors qu’il sort du bureau où git le cadavre de Martey, sa dernière cible, il croise la pianiste du club, Valérie. En dépit d’un bon alibi, il est suspecté du meurtre par le commissaire chargé de l’enquête. Lorsqu’elle est interrogée par celui-ci, la pianiste feint ne pas le reconnaître. Relâché, Jeff cherche à comprendre la raison pour laquelle la jeune femme a agi de la sorte. »

Véritable polar noir à la française, Le Samouraï a 3 qualités indéniables : Paris, Alain Delon beau comme un dieu et un scénario sinueux. Si Melville est un habitué des succès (L’Armée des Ombres, Le Deuxième Souffle, Le Cercle Rouge…) il continue sur sa lancée avec ce film et voit en Delon (depuis Le Cercle Rouge) le coup de jeune dont il avait besoin après avoir tourné avec Jean Paul Belmondo ou Lino Ventura. Il ne s’y trompera pas car c’est encore ce même Delon que l’on retrouvera en tête d’affiche de son ultime film en 1972, Un Flic.

Le Samouraï, c’est finalement les deux facettes d’une enquête policière : celui qu’on recherche, contre ceux qui cherchent. Mais là où Melville fait fort, c’est que ses personnages sont attachants, palpables, presque réels. On en vient à apprécier Jef Costello alors même qu’il est l’archétype du tueur froid et solitaire, les yeux couleurs de la glace. Le rythme du film est également savamment dosé, distillant intelligemment dialogues aiguisés et action.

Le Samouraï

La mise en scène de Jean-Pierre Melville est aussi sobre qu’efficace.  Il choisit de singer les films de Kurosawa en plaçant Alain Delon comme un loup solitaire, vendu au plus offrant à la manière des plus chouettes Ronins. Il choisit également de dépeindre les hommes comme froids, impersonnels avec leurs imperméables et leurs chapeaux, comme des pions interchangeables, alors qu’en opposition, les femmes, sont elles plus colorées, chatoyantes et souriantes. Brillant d’opposer les mondes ainsi. La remastérisation 4K est d’ailleurs finement réalisée, la pellicule originale n’en est que sublimée.

Alain Delon porte le film presque à lui seul, même si son ex-femme Nathalie Delon est captivante, et que son ennemi est joué par un François Périer redoutable. Enfin, comment ne pas aborder un des points marquants du film avec sa bande originale de François de Roubaix franchement merveilleuse. Du miel pour les oreilles.

Le Samouraï est un film qui a très bien vieilli, et qui grâce à sa toute nouvelle remastérisation n’a plus une seule ride. Un immanquable de cette année.

CaptainSmoke lui attribue la note de :
7/10

En bref

Cette ressortie 4K est l’occasion idéale de (re)découvrir Le Samouraï, un grand classique de Jean-Pierre Melville !

CaptainSmoke

Fondateur de DansTonCinéma.fr, cinéphile et sériephile, j'aime découvrir des perles inconnues dans le cinéma traditionnel comme dans l'animation.

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