[Critique Film] – Loving

Loving

Loving, le nouveau film de Jeff Nichols (Mud, Take Shelter, Midnight Special…) nous raconte l’histoire vraie du couple Richard et Mildred Loving, qui dans la fin des années 50 rencontrent un gros soucis : il est blanc, elle est noire, et ils s’aiment. Nommé dans 3 catégories au Festival de Cannes 2016, il est reparti bredouille.

Loving

Bon, déjà le problème avec Loving, c’est que c’est un film calibré pour toucher la corde sensible, et potentiellement gagner des récompenses. De l’histoire vraie, un rappel des heures sombres de l’Amérique qui n’a toujours pas réglé le problème racial, un amour impossible et vous obtenez ce savoureux cocktail spécial festivals. Un procédé qu’on voit malheureusement de plus en plus souvent outre Atlantique.

Mais ce n’est pas tout. Le film manque de rythme, et c’est flagrant sur le format de 2h qui a été retenu. Parce qu’il ne se passe pas grand chose, vraiment pas. Alors certes c’est un film annoncé comme contemplatif (et je ne suis généralement pas le dernier à apprécier), mais là on contemple du vide. Je veux dire, même la fin est plate.

Loving

Le problème de Loving, c’est peut-être simplement que ce n’est pas un film que souhaitait faire Jeff Nichols. En gros, on lui a apporté le projet et il était pas chaud chaud. Et même quand il a accepté, il lui a fallu 2 mois avant de trouver comment aborder la chose. Et le final ressemble exactement à ça : adieu la « patte » Nichols au profit d’une histoire pas mal filmée, mais clairement pas dans la lignée de ses dernières créations. On pourra toutefois admettre qu’il sait changer de style, mais est-ce que c’est vraiment ce que l’on souhaite ?

Par contre, là où le film est réussi, c’est sur le choix de son duo d’acteurs (que l’on verra 99,9% du temps donc il fallait pas faire n’importe quoi) Joel Edgerton et Ruth Negga. S’il est perturbant tout au long du film de contempler la chevelure blonde platine de Joel, il n’a en revanche plus grand chose à prouver sur son jeu d’acteur, et là, il fait l’introverti comme personne. Ruth Negga que je ne connaissais pas crève littéralement l’écran ici, avec une performance vraiment réussie. L’ensemble du casting est bon, et il est toujours plaisant de recroiser Michael Shannon, la muse de Nichols, même pour un tout petit rôle.

Petit écart dans l’excellente filmographie de Jeff Nichols, Loving ne s’inscrit pas comme une réussite incontestable.

CaptainSmoke lui attribue la note de :
5/10

En bref

Loving est un film plat et lent, que seul l’interprétation du duo parvient à sauver du naufrage.

CaptainSmoke

Fondateur de DansTonCinéma.fr, cinéphile et sériephile, j'aime découvrir des perles inconnues dans le cinéma traditionnel comme dans l'animation.

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