[Critique Film] – Sky Dome 2123

Sky Dome 2123

À quoi ressemblera le futur de l’humanité ? C’est à cette épineuse question que tente de répondre Sky Dome 2123 de Sarolta Szabo et Tibor Banoczki. Ce film d’animation hongrois présenté dans divers festivals de part le monde dont notre bien aimé Annecy, s’inscrit dans la trop rare case des longs métrages d’animation SF dont le but est de nous amener une profonde réflexion sur l’Humanité. Ici pas de combats spatiaux, une simple violence psychologique, systémique (ce n’est donc pas un film prévu pour toute la famille).

Sky Dome 2123

« 2123. Dans un futur où la sécheresse a ravagé la Terre, l’humanité est contrainte de sacrifier une partie de la population : toute personne de plus de 50 ans sera transformée en arbre. La société est régie par des règles impitoyables. Le jour où Stefan voit sa femme condamnée prématurément par le système, il décide de prendre les plus grands risques pour changer son destin. »

Puisant dans diverses inspirations de grands classiques SF comme Ghost in the Shell de Mamoru Oshii, Soleil Vert de Richard Fleischer ou encore L’Âge de Cristal de Michael Anderson, notre Sky Dome 2123 fait le choix de ne pas s’attarder sur la grande Histoire mais plutôt de centrer son récit sur le tout un chacun, représenté ici par un couple on ne peut plus classique : Stefan et Nora. Le postulat est simple, ici pas de super-héros, juste un homme qui refuse de voir ce qu’il reste de sa famille disparaitre pour le bien commun. Doit-il vraiment tout sacrifier ?

C’est à cette épineuse question (tout en prenant tout de même soin de nous donner un minimum d’infos sur comment fonctionne cette société mourante) que tentera de répondre le film. On pourrait déplorer que cela ne tourne qu’autour de cette romance entre les deux personnages, mais c’est pourtant le choix qu’on fait les réalisateurs, de même que cette fin volontairement libre à interprétation qui pourra en perdre plus d’un. Aussi, le rythme est bien maitrisé, bien qu’il soit globalement assez lent, tirant sur le contemplatif (ne pas s’attendre à de l’action en pagaille ce n’est pas le propos ici).

Sky Dome 2123

Le plus surprenant finalement avec Sky Dome 2123, c’est la technique utilisée par Tibor Banoczki et Sarolta Szabo. Si la rotoscopie est utlisée depuis le début dans l’animation (par exemple Les Voyages de Gulliver des frères Fleischer en 1939), elle n’est pas souvent utilisée de part son rendu déroutant, surtout de nos jours. Ici le mélange de différentes techniques fonctionne tout de même plutôt bien, même si l’on sent que le budget était serré (notamment sur les plans en CGI). Visuellement ce patchwork graphique est plutôt agréable, voire même très beau sur certains plans, sublimés par une bande originale efficace bien qu’assez souvent discrète.

Au final, il est plaisant de voir que l’animation parvient encore et toujours à proposer de nouvelles choses, loin des standards des superproductions misant tout sur le CGI. Ici, on a une véritable intention d’auteur avec une patte particulière et un film résolument tourné vers un public adulte. Rien que pour cela, découvrez le film en salles.

CaptainSmoke lui attribue la note de :
6.5/10

En bref

Sky Dome 2123 est un film bienvenu en ce début d’année et il est plaisant de voir un peu de fraicheur dans l’animation contemporaine, néanmoins son rythme lent et son histoire ouverte peut dérouter.

CaptainSmoke

Fondateur de DansTonCinéma.fr, cinéphile et sériephile, j'aime découvrir des perles inconnues dans le cinéma traditionnel comme dans l'animation.

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