[Critique Film] – Birdman

Birdman

Birdman d’Alejandro González Iñárritu est mon coup de cœur de ce début d’année 2015. Plus attiré par ce que les bandes annonces avaient montré que par le réalisateur, j’allais plutôt confiant (vu les premières critiques élogieuses) visionner le film marquant le retour de Michael Keaton. Qui ça ? Batman. Ou Beetlejuice. Ah oui vous vous souvenez enfin !

C’est vrai que le bonhomme avait un peu disparu des écrans depuis un bon moment. Enfin, disparu pas vraiment, parce qu’il a continué à bosser plutôt pas mal en fait si l’on en croit sa fiche Wikipédia. Beaucoup de seconds rôles oubliables (le reboot de RoboCop par exemple) et de doublages (Porco Rosso, Les Simpsons, Frankenweenie, Toy Story 3…), mais il ne faut pas oublier qu’il a bossé avec des pointures, réalisateurs (Tim Burton, Quentin Tarantino) ou acteurs.

Il revient, toujours costumé, et il est pas content !

Mais là, c’est THE comeback, il revient par la grande porte, réalisateur célèbre, casting béton et un 1er rôle taillé sur mesure. Birdman est une telle réussite globale qu’il est nommé dans 9 catégories aux Oscars 2015, dont celui de Meilleur Acteur, Meilleur Film et Meilleur Scénario (entre autres), ce qui en fait un des favoris.

Bon, parlons du scénario : Riggan est un ancien acteur égocentrique de blockbuster qui après avoir tourné 3 films de Super-Héros en tant que Birdman, est tombé dans l’oubli. Il tente alors de faire son grand retour en montant une pièce de théâtre. Étrange parallèle que celle de Riggan et de Michael Keaton qu’on ne peut s’empêcher de faire tout au long du film. C’en est d’autant plus merveilleux. En plus de cela, rien ne se déroule comme prévu pour Riggan, séparé de sa femme, absent auprès de sa fille en pleine crise d’adulescence, problèmes financiers, sentimentaux, incompréhensions entre sa troupe d’acteurs et enfin pression totale mise par une critique ciné du Times qui ne l’aime pas.

Birdman

On va donc assister pendant près de 2h (ces deux heures représentent en réalité 3 jours) à ce gros bordel, la pièce de théâtre dans la pièce de théâtre. Un théâtre et ses coulisses miteuses, dont le film tourné avec de longs plans séquences (une douzaine) va amplifier l’effet. On ne sait jamais sur qui ou sur quoi on va tomber au détour d’un couloir. Les plans séquences sont une véritable force, cela donne un film vivant, dynamique et réaliste. Même si l’on est loin de la performance de l’Arche Russe, ce procédé est suffisamment rare pour être souligné. Iñárritu propose ici un film différent de ses précédentes réalisations (Babel, 21 Grammes, Biutiful) et rappelle Children of Men d’Alfonso Cuarón ou encore Black Swan de Darren Aronofsky par certains côtés.

Birdman

La quasi totalité du casting est excellent (Emma Stone est un peu fade à mon avis), mais 4 personnages se détachent du lot : Michael Keaton, Edward Norton, Zach Galifianakis et Lindsay Duncan.
Keaton joue limite son propre rôle, Norton rappelle un peu son rôle dans Fight Club, Galifianakis est un agent convaincant et Duncan joue parfaitement la critique aigrie. Et tous participent au chaos en marge de la pièce de théâtre qui obsède Riggan. Luttes internes seront légion, chacun ayant des intérêts différents.

Les effets spéciaux sont plutôt réussis, et le costume de Birdman est totalement classe. D’ailleurs, Michael Keaton est toujours aussi crédible en Super-Héros.

Le film est donc un cocktail gagnant, réalisation maîtrisée, photographie superbe, scénario original, casting sur mesure et cerise sur le gâteau, une bande originale réussie.

Cet article a été écrit après visionnage du film en VO.

CaptainSmoke lui attribue la note de
9/10

En bref

Une vraie claque et une formidable performance de groupe

CaptainSmoke

Fondateur de DansTonCinéma.fr, cinéphile et sériephile, j'aime découvrir des perles inconnues dans le cinéma traditionnel comme dans l'animation.

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