[Critique Film] – Cigarettes et chocolat chaud

Cigarettes et chocolat chaud

Comédie reposant sur une critique sociale, Cigarettes et chocolat chaud élabore, à travers les nombreux thèmes qu’il aborde, une audace formelle ainsi qu’une gentillesse édulcorée. Démarrant instantanément avec du David Bowie, le métrage nous dévoile la vie d’une famille anti-conformiste, avec en guise de chef un père veuf désorienté et ses deux filles dépourvues de toute manière. Et c’est lorsqu’une assistante sociale entre en jeu que le cocon familial se heurte à la réalité, faisant face à une société qui les repousse.

Cigarettes et chocolat chaud

Difficile de traiter un sujet pareil en s’accentuant sur la comédie. La réalisatrice, Sophie Reine, y arrive très bien, mais au prix de tomber dans la niaiserie horripilante malgré une subtilité dégageant un potentiel considérable. Ainsi, Cigarettes et chocolat chaud brise les mures de la convenance tout en étant étrangement convenu, et ce n’est pas le seul paradoxe à planer au dessus du film, qui, au fur à mesure qu’il avance, annihile son potentiel comique pour s’orienter vers le drame, mettant notamment en exergue le syndrome de Gilles de la Tourette, et n’hésitant pas à exclure certains personnages de l’intrigue, comme notamment la sœur cadette, mise à l’écart dans le dernier tiers du film. Sophie Reine revient également sur notre manière de regarder l’autre, mettant en scène les regards extérieurs sur cette famille « space » ; des regards qui pour la plupart ne se privent pas d’être hautains, voire méprisants. Mais en regardant elle même d’un œil méprisant cette société conformiste, Reine s’expose à son propre piège tout en axant son film sur une morale vulgaire et éculée, y allant jusqu’au boutiste au niveau de la fin.

Cigarettes et chocolat chaud

Kiwi- lui attribue la note de :
5/10

En bref :

Et malheureusement, ce n’est pas la seule erreur de la réalisatrice. Difficile de juger Camille Cottin crédible dans le rôle carré de l’assistance sociale, surtout après des années de « Connasse ». Et c’est dommage, car certains gags, en plus du propos du film, disposent d’une réelle portée, malheureusement sous-exploitée, au profit du quota de mièvrerie. Oui, quel dommage…

Boyen LaBuée

Né un peu avant la sortie du film "Matrix"

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