[Critique Film] – L’Amour et les Forêts

Adapté du roman du même nom d’Éric Reinhardt, L’Amour et les Forêts de Valérie Donzelli met en scène l’histoire d’un couple joué par Virginie Efira et Melvil Poupaud. Le film a été présenté au Festival de Cannes cette année en compétition officielle.

« Quand Blanche croise le chemin de Gregoire, elle pense rencontrer celui qu’elle cherche. Les liens qui les unissent se tissent rapidement et leur histoire se construit dans l’emportement. Le couple déménage, Blanche s’éloigne de sa famille, de sa sœur jumelle, s’ouvre à une nouvelle vie. Mais fil après fil, elle se retrouve sous l’emprise d’un homme possessif et dangereux. »

À l’égard de L’Enfer de Claude Chabrol (lui-même adapté du film inachevé d’Henri-Georges Clouzot), L’Amour et les Forêts nous présente la naissance d’un couple heureux et magnifique, qui va peu à peu sombrer dans la paranoïa et la possession de l’autre. Cette relation toxique est plutôt bien écrite, criante de vérité parfois et cela va résonner dans la plupart d’entre nous, à différentes échelles bien entendu.

Aidée par Audrey Diwan (L’Evénement) au scénario, Valérie Donzelli s’inspire de l’oeuvre de Reinhardt et y ajoute des petits bouts d’elle-même. La réalisatrice a choisi de prendre son temps, parfois trop (notamment en son milieu, gros ventre mou), pour présenter au mieux les doutes et la douleur du personnage de Blanche, tiraillée entre son rôle d’épouse, de mère, et ce que à quoi elle aspire en tant qu’individu.

Le récit, aussi bien écrit soit-il est véritablement soutenu par un talent de mise en scène et de photographie. Poseur et mélancolique, L’Amour et les Forêts insiste sur le ressenti des personnages en proposant tour à tour des scènes de violence verbale ou physique à de véritables scènes de beauté, humaine ou naturelle. La bande originale signée Gabriel Yared est également très réussie.

S’il est inutile de présenter Virginie Efira qui explose sur grand écran depuis quelques années maintenant, la surprise est venue de Melvil Poupaud, qui même s’il n’est pas un inconnu loin de là, étonne par la maitrise de son jeu dans un rôle complètement nouveau pour lui. Nous n’oublierons pas également la myriade d’actrices en second rôles qui donneront elles aussi un trait réaliste à l’ensemble : Dominique Reymond, Romane Bohringer ou encore Virginie Ledoyen.

Au final, L’Amour et les Forêts est une réussite et un des meilleurs films Français de l’année à n’en pas douter.