[Critique Film] – Star Wars : Le Réveil de la Force

Le Réveil de la Force

Il était certainement le film le plus attendu de l’année. Que dis-je, depuis bien plus longtemps encore. Mais voilà, Star Wars : Le Réveil de la Force a pointé le bout de son nez, après de longs mois et semaines de teasing. J.J. Abrams avait, il faut bien le reconnaître, une pression énorme sur les épaules. Respecter l’univers, et apporter de la nouveauté. A-t-il réussi malgré que la licence soit passée chez Disney ? Oui, et non.

Star Wars : Le Réveil de la Force

Je préfère l’annoncer tout de suite. Si je trouve les modifs apportées aux éditions DVD et Bluray de la prélogie et de la trilogie totalement malvenues, je ne déteste pas cette prélogie d’Anakin tant décriée. J’irai même jusqu’à vous confier que La Menace Fantôme, je l’aime bien. Par contre, l’Attaque des Clones c’était vraiment bof, et la Revanche des Siths aurait pu être bien plus dramatique et sombre.

Et puis j’aime Star Wars, je connais tous les films par cœur, j’ai joué à bon nombre des jeux vidéo de la licence, et j’ai également BEAUCOUP de livres de l’univers étendu sur mon étagère. Parce que Star Wars c’est grand, c’est fou, et c’est bien.

Star Wars : Le Réveil de la Force

Le Réveil de la Force, c’est avant tout un film de fan, J.J. Abrams se revendiquant comme tel. D’ailleurs, cela se voit, l’univers visuel de la trilogie est superbement retranscrit. C’est d’ailleurs ce qui est la plus franche réussite de ce 7e opus. Abrams a réussi à prouver (comme Mad Max – Fury Road), que les effets spéciaux à l’ancienne ça en jette toujours autant, et surtout ça ne vieillit pas (hein Le Hobbit). Bien sûr il y a pléthore de numérique dans ce nouveau Star Wars, mais ils sont moins nombreux (un petit 60/40 dirons nous). Rassurez-vous, J.J. s’est calmé sur les Lens Flare, mais il y’en a quelques uns quand même, il est incorrigible le bougre.

Ce qui est réussi ici aussi, c’est l’humour, qui ressemble à ce que Lucas faisait du temps de Luke Skywalker. Bon, il y a les dialogues d’Han et Chewie, mais également les dialogues de Rey/Finn/Poe. C’est chouette, la relève est assurée.

Star Wars : Le Réveil de la Force

Par contre, ce qui l’est moins, c’est le scénario. C’est complètement une repompe d’Un Nouvel Espoir. Franchement, je vous jure. Du coup oui on est en terrain connu, mais c’est vraiment trop familier. On sent qu’ils ont joué la sûreté.

On se retrouve avec une introduction de 2h15 sur cette nouvelle trilogie. Plein d’info, mais pas tellement de contenu pour expliquer ceci ou cela. C’est un peu brouillon, mais ça passe, jusqu’à ce qu’on se mette à réfléchir un peu, et là c’est déjà beaucoup moins bien. Les nouveaux apports et la façon d’amener les infos et les situations (en sortes d’actes), usent et re-usent de transitions et de raccourcis grossiers.

Et ce qui est difficilement pardonnable, c’est que les rares moments supposés être marquants dans le film, sont totalement zappés au bout de 2 minutes par l’intégralité du casting, et du coup, par nous aussi.

Star Wars : Le Réveil de la Force

Dommage aussi la trop grande multitude de personnages, qui nuit finalement à l’ensemble. En dehors de Rey, Finn, Kylo Ren et Han Solo (+ Chewie), le reste des personnages sont des figurants. Poe Dameron est absent une grande partie du film, le Capitaine Phasma, Le Général Hux et le Leader Suprême Snoke n’ont pas le temps de vraiment montrer ce qu’il pourraient apporter. Leia cachetonne, idem pour R2D2 et Luke Skywalker.

Du coup, c’est toutes les interactions entre les personnages, les liens et les histoires qui perdent en impact. Non, aucun des acteurs du Réveil de la Force ne crève l’écran comme vous avez pu le lire ailleurs. Mais Daisy Ridley (Rey) et John Boyega (Finn) sont agréablement bons, et Oscar Isaac (Poe) reste ce qu’il était déjà, un bon acteur. En revanche, Adam Driver (Kylo Ren) ne m’a pas du tout convaincu. Bonus, BB8 est le meilleur droïde de la saga depuis R2 et C3PO, et il est très attachant.

Star Wars : Le Réveil de la Force

D’ailleurs, chez les méchants, ça manque un peu de charisme. Palpatine, Vador, Maul et même Dooku avaient une plus grande présence à l’écran. Snoke est en images de synthèse, donc comme Grievous, on s’en fout un peu. Kylo Ren est chouette, mais seulement avec son masque, et quand il pète un plomb. Le reste du temps… Voilà. Et chez le Premier Ordre, Hux fait pâle figure par rapport à Tarkin (ou à Thrawn :D).

Un peu dommage, la bande originale de John Williams est un peu effacée. De toutes façons il avait perdu la main après La Menace Fantôme et son magnifique Duel of the Fates. Ici, aucun nouveau thème particulièrement marquant.

Enfin, pour couronner le tout, le film se termine sur un cliffhanger digne d’un épisode des frères Scotts.

Alors certes je compare à fond, mais c’est ce que le Réveil de la Force fait tout du long, nous resservir un plat réchauffé, mais qui présente bien, et qui a tout de même un petit goût sympa. Je reste néanmoins persuadé que balayer l’Univers Etendu est une erreur. Si tout n’est pas bon dans l’UE, certaines histoires sont bien plus poignantes et sombres que ce 7e opus.

CaptainSmoke lui attribue la note de :
6/10

En bref

J.J. Abrams réussi à ne pas foirer son Star Wars : Le Réveil de la Force, et nous livre ici une œuvre (trop) fidèle à la trilogie d’origine. Il est bon de revoir tous ces anciens qui reviennent, et les références sont aussi discrètes que nombreuses. Cependant, les personnages sont dans l’ensemble trop peu exploités, et le scénario est un remake à peine dissimulé.

CaptainSmoke

Fondateur de DansTonCinéma.fr, cinéphile et sériephile, j'aime découvrir des perles inconnues dans le cinéma traditionnel comme dans l'animation.

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