[Critique Film] – Wind River

Wind River

 

Cette critique comporte des éléments révélant des rebondissements de l’intrigue. 

Découvert à Cannes au sein de la sélection Un Certain Regard, Wind River fait figure d’un énième polar dressant un constat de l’Amérique profonde, comme le faisaient en leurs temps des films tels qu’Insomnia, ou No Country for Old Men. Une toile sociale que le réalisateur Taylor Sheridan n’a jamais vraiment cessé de tissé, puisqu’il continue ici sur la lancée de Sicario et Comancheria, deux films dont il est le scénariste et qui relatent la violence aux États-Unis sous de nombreux aspects. On pourrait quasiment parler de trilogie. Mais quand Sicario abordait la violence maladive le long de la frontière entre le Mexique et les USA et que Comancheria narrait un véritable choc social, Wind River explore les vestiges de l’échec de la sauvegarde amérindienne.

Wind River

Ici, territoire sauvage rime avec brutalité. D’ailleurs, en tournant son film en milieu hostile, Taylor Sheridan dresse le paysage comme l’ennemi principal des protagonistes. Ainsi, la loi des hommes cède systématiquement aux diktats de la nature. Puisqu’in fine, qu’est ce qui tue la jeune fille au début du film ? Ce n’est pas ses poursuivants, mais la nature, son propre corps. Même chose lors de la scène finale, Jeremy Renner ne tire pas un coup de feu, mais l’air glacé se charge de donner le coup de grâce à l’assaillant. Wind River est donc autant une peinture sociale qu’un long-métrage naturaliste faisant de son décor le réel personnage principal, puisqu’il bouleverse le récit comme bon lui semble.

Cependant, il semble clair que Wind River n’a rien d’une révélation. Dans son déroulé, le film se montre plutôt classique et n’offre pas de grande perspective , et s’avère davantage comme étant un thriller assez modeste du vendredi soir. Si le film arrive à captiver, il n’arrive pas à épater, et ne développe jamais un véritable charisme cinématographique.

Kiwi lui attribue la note de :
6/10

En bref

Un thriller qui en fait soit trop, soit pas assez. En ne parvenant pas à doser correctement la tension, Wind River finit par abandonner tout ce qui pouvait faire son charme. Reste tout de même un film regardable, notamment grâce à ses acteurs. Trop blanc. Pas assez noir.

Boyen LaBuée

Né un peu avant la sortie du film "Matrix"

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