[Critique Série] – Sex Education, saison 1

Sex Education est la série qui fait parler d’elle en ce début d’année 2019. Disponible sur Netflix, la première saison est composée de 8 saisons de 50 minutes environ. Ayant pour scénariste Laurie Nunn, cette série est comparée à Skins. On y retrouve Asa Butterfield (Hugo Cabret, Le Garçon au pyjama rayé, Miss Peregrine et les enfants particuliers), Gillian Anderson (X-Files) mais aussi Emma Mackey et Ncuti Gatwa qui ont, quant à eux, fait leurs premiers pas dans cette série.

Sex Education

« La rebelle Maeve entraîne Otis, un ado vierge mais doté d’une mère sexologue, dans la création d’une cellule de thérapie sexuelle clandestine au sein de leur lycée… »

Après 13 Reasons Why et Everything Sucks!, Sex Education est le nouveau teen show qui a la particularité de se dérouler en Angleterre. Au vu du synopsis, je m’attendais à des scènes de sexe fréquentes, un peu trop crues, et dans le seul but de mettre du sexe. Certes, le sexe est le sujet central mais il permet d’aborder toutes les préoccupations que connaissent les lycéens d’aujourd’hui : la difficulté à s’accepter, les problèmes familiaux, les déceptions amoureuses, la présence des parents dans leur intimité… Ces sujets sont abordés aussi bien avec humour qu’avec émotion lorsqu’il s’agit de moments plus graves. On pense, par exemple, à l’épisode 3, lorsque Maeve se rend dans un centre pour avorter. Difficile pour une jeune ado de se retrouver seule ici, même si le personnage le plus touchant reste la mère de famille qu’elle rencontre, habituée à fréquenter ce centre, et blessée par la vie. On retrouve également des thèmes trop souvent récurrents dans les séries pour ados : le triangle amoureux, le harcèlement scolaire, la drogue, les problèmes d’argent… C’est pour cela que cette série a un air de déjà-vu.

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Même si les sujets ne sont pas nouveaux, Sex Education ose parler de tout sans tabou. On pense notamment à l’homosexualité, assumée ou cachée, et au harcèlement que peuvent subir les homosexuels. Il y a une scène assez violente où Eric, le meilleur ami d’Otis, se fait ruer de coups à cause de son orientation sexuelle. Les scènes de masturbation (féminine ou masculine) sont montrées avec réalisme et non de manière exagérée. Il en est même lorsque deux ados vierges essayent d’avoir leur premier rapport sexuel. A cause de sa virginité, Otis se sent seul et différent des autres. C’est un sentiment que beaucoup d’adolescents connaissent. Tout est explicite, honnête et montré avec bienveillance. Le message est très clair : le secret pour qu’un couple fonctionne est la communication. Il faut savoir accepter quand l’autre dit non et que tout ne se passe pas comme on le voudrait.

Cette série est rythmée par la complicité de deux personnages que tout semble opposer : Otis, le jeune puceau, fils d’une sexologue, et Maeve au look excentrique qui multiplie les conquêtes et victime de fausses rumeurs… Cette complicité entre Maeve et Otis aura des conséquences, positives et négatives. Tous les deux vont se rapprocher en montant une cellule de thérapie sexuelle au sein du lycée. En abordant leurs problèmes sexuels, les lycéens se confient de manière plus personnelle et la série permet ainsi de répondre à des nombreuses questions que les ados peuvent se poser. Leur vie sexuelle est traitée avec sérieux. L’humour est utilisé à bon escient, pour dédramatiser certaines scènes. Les personnages sont attachants mais un peu trop clichés à mon goût : la rebelle, le puceau, l’homosexuel, le sportif… La série aide à s’interroger sur le rôle des parents qu’ils soient absents ou, au contraire, trop présents. Sex Education montre des adultes qui ne savent pas toujours comment réagir, et c’est dommage car les ados qui rencontrent des difficultés pourraient se dire qu’il est préférable de se taire plutôt que d’en parler.

Sex Education

Petit plus : au début, on peut penser que la série se déroule dans les années 80-90 en voyant les vêtements colorés et les tourne-disques. Cet esthétisme rend la série très agréable à regarder et nous apporte un brin de nostalgie. Pourtant, les ados sont tous accro à leur smartphone et baignent dans la modernité, ce qui créé un décalage que l’on apprécie. D’autant plus que cet effet 80’s est accentué par une B.O. qu’on adore avec des rythmes cultes de cette époque : The Cure, les Talking Heads, A-Ha et bien d’autres. Mais on retrouve aussi des chanteurs actuels dont l’excentrique rockeur Ezra Furman que l’on entend au moins une fois par épisode puisqu’il a contribué à la bande-son. En plus, son groupe apparaît lors de l’épisode du bal du lycée et ça, on aime beaucoup.

PaulineG lui attribue la note de :
6.5/10

En bref

La saison 2 vient juste d’être annoncée, j’attends de voir comment les personnages vont évoluer même si je ne m’attends pas à quelque chose de mieux scénaristiquement car tout est assez attendu, même la fin. Toutefois, Sex Education parle de sexe et de sujets sensibles avec intelligence.

PaulineG

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