[Critique Film] – Split

  Split

Split a été très vite vendu comme le retour du M. Night Shyamalan du début des années 2000, celui du Sixième Sens ou d’Incassable. Il faut dire que le réalisateur d’origine indienne avait connu une traversée du désert enchaînant les films descendus par la critique comme la version live d’Avatar le dernier maître de l’air ou After Earth. Cette promesse de retour aux grandes heures, ainsi que son idée de base faisaient de Split un film particulièrement alléchant. Split met donc en avant le personnage de Kevin campé par James McAvoy souffrant de trouble de la personnalité multiple. On dénombre pas moins de 23 personnalités toutes plus différentes les unes des autres.

Le film démarre donc par le kidnapping par Kevin de trois jeunes filles : Casey, Claire et Marcia. Elles vont  être séquestrés par Kevin et vont tout faire pour essayer de s’échapper. Split suit  d’un côté Kevin qui lutte contre certaines personnalités qu’ils souhaitent réprimés comme c’est le cas de Dennis, la personnalité à l’origine du kidnapping, qui est un maniaque compulsif et Patricia, une femme d’âge mûr très autoritaire. Ces deux personnalités s’allient afin de faire ressortir une 24ème personnalité qui aurait l’allure d’un surhomme. Au travers du personnage du docteur Karen Fletcher, Shyamalan va donc nous faire suivre l’histoire se cachant derrière le trouble de Kevin. Barry, l’une de ses personnalités, est un créateur de mode, qui va rendre plusieurs visites au cours du film à ce docteur. Le trauma, la façon de réprimé certaines personnalités, la guérison de certaines, ces différentes séquences permettent donc de faire un panorama sur l’état de santé de Kevin, sa dangerosité, et notamment celle de Dennis et de la chose qu’il s’apprête à faire.

Split

Rendez-vous chez le docteur

De l’autre côté, nous suivons les 3 adolescentes et leurs efforts pour s’échapper. Parmi elles, se trouvent Casey, personnage sur lequel Shyamalan va s’arrêter plus en détail. A l’aide de plusieurs flashbacks sur la jeunesse de Casey, il va pouvoir dépeindre là-aussi un certain trauma que l’enfant à subi avec son oncle. Casey est depuis lors, une personne renfermée, solitaire, un peu considéré comme une freak par les autres filles de son école, et dont l’invitation à l’anniversaire de Claire a été forcé par le père de cette dernière. Shyamalan va donc jouer avec l’affrontement de ces deux personnages, Kevin et Casey. Tous les deux ayant subi un trauma dans leur enfance, mais qui vont le gérer de manières différentes. Casey va se renfermer sur elle, tandis que Kevin l’exprime au travers de son trouble.

Les pistes lancées par Shyamalan sont donc intéressantes, malheureusement l’exécution est paresseuse. Les flashbacks dans un premier temps sont trop nombreux, et n’apportent pas tellement de choses. Les informations sur le trauma de Kevin ( où un seul flashback de quelques secondes est présenté) sont délivrés de façon plus convaincantes. Mais l’élément le plus décevant au final de Split est son réel manque d’ambition dans le traitement de ces pistes. Split se résume pendant une grande partie du film à un survival où les jeunes filles essayent d’échapper à l’une des personnalités psychopathes de Kevin, échouant à de nombreuses reprises et cette confrontation entre les deux trauma est expédié en deux secondes à la fin du film.

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Le réveil de la bête

Le film n’en est pourtant pas mauvais, et cela grâce à un élément qui est James McAvoy. Split est un  immense terrain de jeu pour le comédien britannique permettant d’expérimenter de nombreux rôles. Bien évidemment, les 23 personnalités ne seront pas toutes présentées, mais les 5-6 dont on va avoir l’aperçu sont très convaincantes et diamétralement opposées. En plus des trois personnalités déjà évoqués (Dennis, Patricia et Barry), il y a Hedwig. Un petit garçon de 9 ans avec un cheveu sur la langue, que James McAvoy se donne à un coeur joie d’interpréter. Servant également de ressort comique, Hedwig est certainement l’interprétation la plus réussie du film. En voyant donc cet étalage des capacités de James McAvoy, on en vient à se demander si le film ne se résume par à une bonne idée autour de laquelle on a essayé de tricoter un semblant d’histoire. La petite surprise finale n’empêchera pas la petite déception de poindre le bout de son nez.

BondMax lui attribue la note de :
6/10

En bref

Split possède une idée intéressante mais qui se perd dans un traitement trop facile. James McAvoy offre cependant une performance bluffante.

Bondmax

Cinéphile et sérivoire. Fan de James Bond, De Palma et Verhoeven.

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