[Critique Film] – West Side Story

Affiche du film

Tony et Maria se rencontrent à un bal et s’aiment immédiatement. Mais lui est blanc, et elle, portoricaine. Leur amour interdit va raviver les guerres de clan du quartier. 

C’est un crève-cœur que d’écrire ce papier, un crève-cœur d’être une des rares voix dissonantes dans un raz de marée d’acclamations et d’applaudissements. Tout, sur le papier, est là pour (me) plaire. La déception n’en est donc que plus amère. 

Avec ce remake de West Side Story, Spielberg propose une réactualisation de l’oeuvre originale. Pour ce faire, il a des parti-pris forts, appuyés par sa mise en scène toujours impeccable. Les portoricains, dans le film, sont, enfin, joués par des latinos. Il y a de nombreux dialogues en espagnol. Autant de détails qui dénotent d’un changement d’époque, d’une modernisation du récit. Et pourtant, tout du long, le film semble terriblement daté, ou du moins figé, comme si prouesse technique et émotion ne pouvaient aller de paire. 

Ariana DeBose

Rachel Zegler fait comme elle peut face à un Ansel Egort qui a le charisme qu’on lui connaît, dans un film bruyant, foisonnant à la limite de la migraine. Spielberg déploie tout son art (et il est grand) autour de ce coup de foudre immédiat et interdit auquel on ne croit pas. Quand on est lâché par la prémisse, difficile de croire à la conclusion.

Ariana DeBose et Mike Faist illuminent ce marasme dans lequel on sent la potentialité de quelque chose de grand qui n’arrive jamais à se réaliser ; mais deux performances ne suffisent pas à faire un film. West Side Story déroule sa grandeur sans jamais passionner, en 2h30 qu’on regarde passer de manière impassible. 

Rachel Zegler

Et si quelqu’un qui lit aurait l’envie de m’expliquer la pertinence de l’absence de sous-titres pour les répliques en espagnol, je suis toute à l’écoute. J’ai lu les arguments donnés, ils ne me convainquent pas. Et c’est peut-être en cela que le film m’a perdue : non pas à cause de mon espagnol (il va très bien), mais parce que cette perspective américano-américaine ne me parle pas, en tout cas pas racontée de cette manière-là.

Ne me reste, en somme, que la satisfaction de voir de loin des gens faire liesse à un film que j’aurais aimé apprécié moi aussi.

SophieM lui attribue la note de :
5/10

En bref

Belle prouesse technique, West Side Story laisse impassible.

SophieM

27 ans. Militante féministe, libraire de métier. Je vis pour le fromage.

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