[Critique Série] – BoJack Horseman, saison 3

Dans la famille toujours plus étendue des séries Netflix, BoJack Horseman détonne. Apparue timidement en 2014, elle avait réussit lors de ses deux premières saisons à capter la futilité du star-system et à dépeindre avec mordant une société prête à tout pour goûter à la célébrité tout en raffolant des scandales qui touchent les stars, le tout avec un ton tragi-comique très particulier, à la manière d’un Scrubs de la belle époque. C’est donc avec impatience que l’on attendait la saison 3 de la série, surtout après une fin de saison 2 qui faisait très mal au cœur.

Le cheval anthropomorphe le plus célèbre des années 1990 poursuit son chemin sur la route qui doit le mener vers l’Oscar pour son rôle dans Secretariat – rôle central de la saison 2 pour rappel. Le voici donc à subir une campagne promotionnelle ennuyante et épuisante à travers les festivals et les remises de prix absconses, tout en essayant de gérer une vie personnelle toujours aussi délabrée. Autour de lui, Todd continue de vivoter et de chercher sa voie, Diane et Mr Peanutbutter forment un couple toujours en sursis, Princess Carolyn fait ce qu’elle fait depuis le début de la série (à savoir travailler, travailler et travailler)… Bref, tout est normal dans le monde de BoJack Horseman.

Comme on pouvait s’y attendre, il n’y a pas de révolution dans cette troisième saison ; juste des améliorations sur certains points. L’écriture est plus fine qu’avant, ne cherchant plus forcément le rire immédiat et facile – même jaune – des saisons 1 et 2, se concentrant encore plus à dessiner des situations absurdes et à faire évoluer ses personnages de façon encore plus dramatique. La mise en scène a aussi un peu progressé, là aussi forçant plus le côté dramatique, et se permet même quelques facéties comme cet épisode 4 qui est sans aucun doute le meilleur moment de la saison – tout du moins le plus décalé.

BoJack Horseman reste une valeur sûre et cette saison 3 apporte ce que l’on était venu chercher : du rire et de la satire – sur le monde du cinéma (agents, festivals) ou quand des « experts » viennent causer à la télévision de ce qu’ils ne connaissent pas (ici des hommes qui parlent de l’avortement) entre autres – mais surtout ces situations tragi-comiques qui font passer en un clin d’œil les personnages du sommet au précipice. Et autant dire de suite qu’il y en a un paquet et qu’elles sont de plus en plus douloureuses au fil de la saison. Tout le monde est en équilibre sur un fil de nylon tiré sur le Grand Canyon et il n’y a pas d’échappatoire autre que « marche ou crève ». Heureusement, tout n’est pas noir et certains s’en tireront mieux que d’autres ; il n’empêche, la série sait être imprévisible avec ses personnages et c’est ce qui est très intéressant : car même si le côté tragique laisse à croire qu’une fin heureuse semble exclue, le chemin qui y mène n’est pas cousue de fil blanc.

Comme d’habitude, BoJack Horseman propose aussi toujours autant de gags visuels, de références meta et de guests spéciaux qu’il serait criminel de spoiler ici, tout comme son double épisode final magnifique. La série animalière de Netflix confirme sa très bonne forme de la saison 2 et continue son petit bonhomme de chemin satirique et tragique dans les méandres du star-system et de la société américaine. Du tout bon pour ce qui est devenue la meilleure série du site de SVOD et une des meilleures séries animées actuelles.

PFloyd lui attribue la note de :
8/10

En bref

BoJack is back et est toujours aussi bon et déprimant. Une série qui ne donne pas la pêche mais qui parvient, grâce à son écriture et à ses thèmes, à être attachante et intelligente. L’attente va être longue jusqu’à la prochaine saison…

PFloyd

Stanley Kubrick, Akira Kurosawa et David Simon sont mes Dieux, mais je prends toujours du plaisir à voir un film ou une série, à condition que ce soit bien et bon. Sinon, gare au retour de bâton.

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