[Critique Film] – La Vache

La Vache, poster officiel

Dans son village d’Alégrie, Fatah, fermier, voue un amour sans faille à sa vache Jacqueline, qui fait sa fierté et qu’il rêve de voir concourir au Salon de l’Agriculture de Paris. A force de persévérance, il finit par s’inscrire. Mais, n’ayant pas les moyens d’amener Jacqueline jusqu’à Paris en voiture, il va faire le trajet à pied, de Marseille à la capitale, et rencontrer au passage des gens dont il va changer la vie.

Fatah et sa vache Jacqueline

Nouveau film de Mohamed Hamidi, La Vache, est une oeuvre solide, extrêmement drôle et toujours juste. Bien réalisé, le long-métrage est également remarquablement bien écrit : les blagues tombent toujours bien, et les acteur mettent très bien en avant l’humour acéré du scénario. En effet, La Vache raconte le road trip d’un acteur totalement inconnu et d’une vache. C’est en ces mots que le réalisateur lui-même présente le film. Fatsah Bouyahmed, acteur inconnu du grand public, décroche ici son première grand rôle au cinéma, et illumine absolument le film. C’est en grande partie grâce à sa performance que le personnage de Fatah est aussi attachant et que le film fonctionne aussi bien. Ainsi, il s’articule très bien avec Jamel Debbouze et Lambert Wilson, les deux grands noms du casting, pour donner des scènes drôles, piquantes et émouvantes.

Mohamed Hamidi a ainsi préféré jouer sur le côté candide de son personnage principal pour offrir un conte initiatique au personnage, toujours beau et émouvant, en refusant de montrer des choses négatives à l’écran ; un parti-pris osé, car il a ainsi fait le choix de ne pas s’intéresser aux questions de racisme, pour se pencher plutôt sur ce qui rassemble les gens et donner ainsi un film profondément humaniste.

Jamel Debbouze, Lambert Wilson et Fatsah Bouyahmed

Pour recréer cette ambiance bon enfant, ce ton léger et qui prête en même temps à l’émotion, le réalisateur s’est beaucoup appuyé sur la bande originale du film, composée par le grand Ibrahim Maalouf. La musique est omniprésente dans le film, sans jamais l’écraser, et permet de donner à La Vache des échos de voyages et d’aventures.

La Vache, c’est ainsi, d’abord, une belle histoire et de belles découvertes. Si ce n’est pas une prouesse cinématographique en termes de réalisation, il n’en reste pas moins que rarement une oeuvre aura été aussi drôle et émouvante. Après son triplé sans précédent au Festival de l’Alpe d’Huez (prix d’interprétation, prix du public et grand prix du jury) on peut augurer un bel avenir en salle pour le film. C’est tout ce qu’il mérite, et c’est tout ce qu’on lui souhaite.

SophieM lui attribue la note de
8/10

En Bref

Grande surprise de ce début d’année, La Vache est un film remarquable, drôle, intelligent et émouvant. A voir.

SophieM

27 ans. Militante féministe, libraire de métier. Je vis pour le fromage.

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