[Critique Film] – Le Tout Nouveau Testament

Affiche du film

Dieu habite à Bruxelles. Il a un fils, Jésus, qui a quitté la maison, et une fille, Ea, qui le déteste. Elle finit par quitter le domicile parental pour se mettre en quête d’apôtres, dans le but d’écrire un tout nouveau testament.

Jon Van Dormael revient au cinéma avec un concept assez original qu’il met en scène de manière foisonnante. L’idée de base était alléchante, de même que l’idée d’avoir Benoît Poelvoorde comme un dieu qui ne serait finalement qu’un père de famille alcoolique qui bat sa famille. Et si le film démarre très bien, il finit par laisser une impression mitigée.

Benoit Poelvoorde, magistral.

Dans sa première partie, le film se tient. Mieux que ça : la réalisation est solide, le jeu d’acteur est bon, et le tout est à la fois drôle et poétique. Le film raconte en effet l’histoire de chaque nouvel apôtre, et explique l’impact que la fille de Dieu va avoir sur eux. Malheureusement, l’histoire du personnage joué par Catherine Deneuve fait basculer le film dans quelque chose d’absurde qui aurait tendance à faire sortir le spectateur de la narration. Ce moment-là semble marquer un tournant dans le film : à partir de là, le réalisateur ne semble pas trop savoir où aller, et erre sans parvenir à garder la poésie que le début de son film possédait.

Le personnage de François Damiens, un des trop rares moments de poésie du film.

Le tout donne le sentiment d’un film un peu gâché, dont le potentiel aurait pu être développé et qui atteint un certain niveau de poésie avant de tomber dans l’un-peu-n’importe-quoi. C’est regrettable, surtout qu’au niveau technique, de même qu’au niveau des acteurs, tout se tient, tout est solide. On notera quelques histoires très poétiques, cependant, même si elles ne parviennent pas à relever le niveau du film.

Et si la fin est sympathique, elle manque cependant de mordant par rapport au personnage de Dieu, qui est certes abject, mais aussi un personnage très haut en couleur. Le Tout Nouveau Testament fait partie de ces déceptions amères parce que le potentiel derrière le produit fini est assez évident. Dommage.