Marronnier chaud des fins d’année, les tops fleurissent en tout sens de sous la neige et les chapons farcis un peu partout sur la toile. Pas vraiment question d’en faire un ici vu que nous n’avons pas tout vu (loin de là malheureusement) ; il s’agit plutôt de faire un bilan de l’année écoulée, en bien comme en mal.
Comme dirait l’autre : « Allons-y Alonzo ! »
Les bonnes adresses
Twin Peaks : The Return, créée par David Lynch et Mark Frost (Showtime, 18 épisodes)
Oui, il s’agit d’une suite. Mais 26 ans après la dernière saison en date, ce qui permet de tricher un poil et de faire rentrer Twin Peaks dans cette catégorie. Car revenir après une si longue absence et taper sur la concurrence avec autant d’insolence et de facilité tient du miracle. Revenue du diable vauvert, la série mythique de Lynch et Frost se paie le luxe d’étaler son univers durant 18 heures, histoire de rattraper le temps perdu et de développer encore plus une mythologie déjà amorcée dans la série, le film Fire walk with me et L’Histoire Secrète de Twin Peaks de Frost, édité en 2016. Globalement saluée par la critique et le public, cette saison peut néanmoins s’avérer absconse pour peu que le postulat de base – la lutte entre le Bien et le Mal éclipse le soap qu’était Twin Peaks – et le déroulé lent de l’ensemble ne séduise pas le spectateur. Mais si vous avez envie de replonger tête la première dans ce cauchemar éveillé, faites-vous plaisir (et écoutez les podcasts de Lynchsplaining en passant).
Legion, créée par Noah Hawley (FX, 8 épisodes)
Noah Hawley et FX forment un couple plutôt heureux. Fargo fut une réussite sur ces deux premières saisons, idem pour cette saison de Legion cette année. Entre un casting au poil, une réalisation classieuse et souvent réussie, une bande-son charmante et un scénario qui se suit sans trop de mal, Legion a beaucoup de choses pour plaire. Il manque juste un rythme mieux géré dans le milieu de la saison et une écriture plus efficace et viscérale pour permettre à la série d’être un vrai incontournable. La question de la jonction avec l’univers X-Men pose aussi question pour le futur de la série ; mais si vous souhaitez satisfaire une envie de Marvel, laissez tomber Inhumans et jetez-vous sur Legion.
American Gods, créée par Bryan Fuller et Michael Green (Starz, 8 épisodes)
Bryan Fuller devait être showrunner sur Star Trek: Discovery. Pas de bol pour cette dernière, il quitte la flotte de Starfleet pour être aux commandes de cette adaptation du roman éponyme de Neil Gaiman. Le résultat est souvent déroutant – dans le pur style de Fuller -, parfois lourd – idem – mais jamais inintéressant. Le plaisir de revoir les trognes d’Emily Browning, de Ian McShane ou encore de Gillian Anderson – parfaite en Media – est là et le texte mythologique sur la lutte entre nouveaux Dieux et anciennes divinités l’est aussi. Le paganisme a encore de beaux jours devant lui, passant de divinités organiques à des créatures immatérielles contrôlant tout dans l’ombre. Reste à voir où tout cela mènera, alors que Fuller et Green ont lâché – volontairement ou non ? – les commandes de la série. American Gods sera peut-être annulée ou deviendra potentiellement un navet dans le futur ; en attendant, la première saison vaut le coup, surtout si vous étiez fan d’Hannibal.
Big Little Lies, créée par David E. Kelley et Jean-Marc Vallée (HBO, 7 épisodes)
Celle-là était plutôt inattendue. Kelley, connu pour Ally McBeal, peinait depuis cette dernière à ressortir une série de la même trempe et à faire durer ses projets ; quant à Vallée, sa carrière est plutôt réussie au cinéma mais son style parfois superficiel pouvait laisser craindre qu’on se lasse rapidement de l’histoire au bout de deux épisodes. Heureusement, grâce aussi à l’apport de Nicole Kidman et de Reese Witherspoon à la production, l’équilibre est trouvé entre soap de luxe, drame intimiste et dissection sociale d’une communauté malsaine. Big Little Lies est aussi l’occasion de voir des actrices charismatiques jouant parfaitement leurs partitions – de Shailene Woodley (surprenante) en jeune mère solitaire de classe moyenne qui s’immisce dans un milieu qui n’est pas vraiment le sien à Nicole Kidman en femme paraissant comblée de l’extérieur – supportées par des rôles masculins secondaires bien interprétés – notamment Alexander Skarsgrad. La critique sociale n’est pas sans rappeler la qualité vue dans The Slap ; quant au propos sur les violences sexuelles et physiques faites aux femmes, il est pertinent notamment dans la manière de survivre à ces traumas. Mis à part une écriture parfois facile et une fin peut-être un peu trop vite expédiée, Big Little Lies est une réussite. A voir pour la deuxième saison, avec Andrea Arnold à la réalisation cette fois.
Top of the Lake: China Girl, créée par Jane Campion et Gerard Lee (BBC Two/Sundance TV/UKTV, 6 épisodes)
Bon ok, on triche un petit peu concernant cette seconde saison de Top of the Lake, mais le peu de liens narratifs avec la première saison et le changement de lieu (au revoir la Nouvelle-Zélande, bonjour Sydney), ainsi que le temps écoulé entre les deux saisons (quatre années) nous font considérer cette saison comme une nouvelle itération de la série et non sa suite classique. Jane Campion à l’écriture et derrière la caméra pour deux épisodes (le reste de la série est filmé par Ariel Kleiman) continue de creuser le personnage de Robin (toujours géniale Elisabeth Moss) en la plongeant dans un environnement professionnel hostile et parfois même dangereux pour elle. Si l’intrigue derrière est assez faible – le proxénète « philosophe » n’est pas très intéressant et le thème du trafic d’êtres humains et des femmes entre l’Australie et l’Asie n’est pas assez approfondi – et que le commissariat où bosse Robin ressemble parfois à un épisode de Dallas, la relation entre cette dernière et sa fille biologique réserve de très beaux moments de drame et de comédie. Une saison à voir donc davantage pour ses personnages féminins et sa critique acerbe de la misogynie ambiante que pour l’enquête policière.
The Handmaid’s Tale, créée par Bruce Miller (Hulu, 10 épisodes)
Si Hulu a réussi à sortir de bonnes petites séries au fil du temps (Casual, The Path), The Handmaid’s Tale est le premier vrai gros carton critique et public du service de SVOD. Basée sur un roman de Margaret Atwood, la série dépeint une société à tendance totalitariste où la femme est quasi-réduite en esclavage par les hommes. Flippante parce que crédible malgré un postulat de base qui parait de prime abord être purement fictionnel, The Handmaid’s Tale brille aussi par la qualité de sa réalisation et de sa distribution (tiens donc, Elisabeth Moss), même si les rares personnages masculins sont assez banals et parfois maladroitement écrits. Cependant attention aux scènes crues et violentes, ainsi qu’à la violence sexuelle qui irrigue toute la saison. Et surtout, attention à l’épisode 3 de la saison, un des moments de cinéma les plus violents et terrifiants filmés cette année.
Fins de séries
The Leftovers, créée par Damon Lindelof et Tom Perotta (HBO, 3 saisons)
Si Twin Peaks a retourné le monde sériephile, il ne faut pas oublier que depuis trois ans The Leftovers est une merveille qui n’a cessé de prendre de l’ampleur épisode après épisode. Boudé, à tort, par les abonnés HBO, elle est pourtant la meilleure représentante de la qualité vantée par la chaîne. Voici donc une oeuvre qui parle de la fin d’un monde, du deuil, des rêves et cauchemars de chacun d’entre nous, le tout en restant à taille humaine. Portée par une distribution parfaite, une réalisation magique et la musique lancinante de Max Richter, The Leftovers est une série unique qui nous hantera à jamais, quand bien même les Emmys et les Golden Globes font mine de l’ignorer. Tant pis, elle se pose en candidate idéale pour être la série des années 2010. La décennie n’est certes pas achevée, mais à part The Knick, la série qui ira la chercher n’est pas encore née.
Halt & Catch Fire, créée par Christopher Cantwell et Christopher Rogers (AMC, 4 saisons)
Et encore une série snobée qui mériterait un peu plus de considération de la part du public. Coincée dans l’ombre de The Walking Dead, Halt & Catch Fire n’a jamais trouvé une audience convenable. Tant pis pour les ignorants qui ont manqué une grande série, intelligente et profonde sur les changements sociaux apportés par les nouvelles technologies et qui s’est échinée pendant quatre ans à suivre des développeurs et des patron.ne.s qui n’avaient qu’un but : miser sur le bon cheval pour avoir enfin une reconnaissance méritée (Donna), tout en ne renonçant pas à ses idéaux (Cameron) ou pour solder les échecs du passé (Joe). Tour à tour drôle, intimiste et tragique, Halt & Catch Fire était bien plus qu’un simple Mad Men avec des ordinateurs. Elle était unique et pertinente et elle manquera au paysage sériel.
Sense8, créée par Lana et Lilly Wachowski (Netflix, 2 saisons)
Ce n’était pas la meilleure série diffusée dernièrement, mais elle avait au moins le mérite de mettre en scène une galerie de personnages touchante et surtout différente, car pleinement queer, du quotidien de la télévision. Malheureusement, Sense8, comme The Get Down par ailleurs, coûtait chère, ce qui lui a valu une annulation en bonne et due forme de la part du service de Reed Hastings. Ce qui a provoqué : déjà, l’harcèlement d’une bonne dizaines de CM qui continue parfois aujourd’hui ; mais aussi la perte de l’image d’El Dorado créatif qu’avait Netflix jusque-là. Un film de conclusion sera bien tourné et peut-être diffusé pour 2019, mais le service de SVOD vient peut-être de devenir aux yeux de tous, une chaîne comme les autres.
*Still Loading*
The Americans s’en ira la saison prochaine et prendra malheureusement la suite de The Leftovers et d’Halt & Catch Fire dans nos cœurs endoloris. En attendant, la cinquième saison diffusée en début d’année était relativement décevante comparée à la quatrième, mais on peut penser qu’il ne s’agissait que d’une mise en place pour un final forcément sanglant.
« Le temps est parfois un salaud » Ultra-populaire lors de sa première saison, Mr Robot avait vu le public se lasser lors de la seconde. On pouvait penser que ce dernier reviendrait si la qualité revenait ; or, malgré une troisième saison excellente, cela n’a pas été le cas. Si USA Network soutient toujours Sam Esmail et son oeuvre, il parait compliqué de voir la chaîne le supporter indéfiniment. En attendant, rattrapez votre retard si ce n’est pas encore fait.
« La chasse aux trésors » La saison n’est pas encore finie, du coup nous réservons notre avis pour l’année prochaine, mais le retour de Ducktales est extrêmement plaisant. Digne de l’original, des comics et de Gravity Falls dont elle reprend certains éléments, la nouvelle série de Disney est clairement dans la course pour la meilleure nouveauté de l’année.
Better Call Saul devient enfin une grande série après avoir passée deux saisons à ronronner tranquillement. Il faut juste espérer que l’embellie dure et que la série sache s’arrêter à temps, l’intrigue allant forcément devoir, un jour, raccrocher les wagons avec Breaking Bad. Mais pas sûr qu’AMC veuille perdre sa dernière série prestigieuse aussi facilement…
« Galileo is a… bitch ! » It’s Always Sunny in Philadelphia se porte toujours très bien.
« Piou piou » Star Wars Rebels va nous quitter à la fin de sa quatrième saison actuellement en cours de diffusion. La série tout comme son ancêtre Clone Wars nous aura apporté de très bons moments avec certains passages qui font clairement rêver tout fan de la saga. Rassurez-vous SW reviendra sous une forme ou sous une autre à la télé assez rapidement.
« Les lunettes soniques m’ont tué » Doctor Who redeviendra peut-être intéressante sans Steven Moffat. Dommage pour l’ère Capaldi, gâché par une écriture balourde ; bienvenue à l’ère Jodie Whittaker épaulé, on l’espère avec brio, par Chris Chibnall.
L’effet Waooouuuu 2017
- Cameron Britton (dans le rôle d’Ed Kemper, Mindhunter / Netflix)
Si Mindhunter n’est pas une série parfaite, son casting est le seul élément qui met tout le monde d’accord. Néanmoins, si les performance d’Anna Torv ou de Jonathan Groff étaient excellentes, celle de Cameron Britton était tout bonnement exceptionnelle en Ed Kemper,meurtrier d’une dizaine de femmes dans les années 1960 et 70. Flippant au possible malgré sa sobriété et son apparence bonhomme, Britton est un des rôle secondaire les plus marquants de l’année. Pour celleux que ça intéresse, voici une petite interview du bonhomme sur le site de Télérama.
- Alison Brie (dans le rôle de Ruth Wilder, aka Zoya the Destroya », GLOW / Netflix)
On l’avait quitté dans Community en train d’enlacer un Jeff complètement démoralisé. Alison Brie a fait du chemin depuis, dans quelques films avant d’atterrir en tête d’affiche de cette série un peu barrée sur des femmes qui deviennent catcheuses pour rompre avec le quotidien, le tout sous la supervision d’un producteur con comme un manche et d’un réalisateur blasé au possible. Le résultat est inégal, mais si GLOW vaut le coup c’est en grande partie dû à l’écriture des personnages principaux et de la performance de Brie, rayonnante en grande méchante russe qui cache des névroses et une relation tendue avec la compagne de son amant (qui, anecdote rigolote, jouait aussi dans Mad Men).
- Elisabeth Moss (dans les rôles de Robin Griffin, Top of the Lake: China Girl / BBC Two ; Offred, The Handmaid’s Tale / Hulu)
Sacrée année pour l’ancienne Peggy de Mad Men : un rôle principal dans une des meilleures séries de l’année sur Hulu, une reprise d’un ancien rôle pour Jane Campion, une participation dans une Palme d’Or à Cannes (The Square)… Toujours aussi excellente devant la caméra, toute en ténacité et fragilité. A voir ce que réserve 2018, mais on ne lui en voudra pas de se reposer après cette belle année écoulée.
- Laura Dern, Naomi Watts, Kyle MacLachlan, Miguel Ferrer, etc. (Twin Peaks: The Return / Showtime)
Mention collective pour les acteurs de cette saison, entre Kyle MacLachlan qui joue quatre personnes (Bad Coop, Dougie 1, Cooper enfantin, Cooper entier), Laura Dern toute en délicatesse, Naomi Watts qui mérite cinquante Emmys rien que pour son monologue sur les 99% de l’épisode 6, le retour d’anciens de la ville comme Mädchen Amick, Sheryl Lee, Sherilyn Fenn, Dana Ashbrook, Harry Dean Stanton… Bravo à tou.te.s et nos hommages aux disparu.e.s.
- David Lynch
Onze ans plus tard, Lynch est repassé derrière la caméra pour une oeuvre majeure. Le Missoulien a beau avoir vieilli, il en a gardé sous la pédale après toutes ces années. Ses références sont maîtrisées à la perfection ; cela étant fait, il peut se faire plaisir comme sur l’épisode 8 (el famoso épisode 8) ou sur le double final, des monuments de narration par l’image qui tour à tour effraient et font pleurer d’un claquement de doigt. Folie.
- Le 3×05 de Mr Robot
Pour les amoureux des films d’Alfonso Cuaron (d’un point de vue formelle) mais aussi pour son intérêt narratif et sa patte fincherienne enfin totalement maîtrisée et exploitée au maximum de son potentiel.
- Le générique de Ducktales
Parce qu’il faut bien un peu de bonheur dans ce monde de brutes.
« Eh bah alors ? »
- The Defenders, Iron Fist (Netflix, 8 épisodes chacune) et The Inhumans (ABC, 8 épisodes)
Si Legion a été une très bonne surprise, le reste des dérivés du géant des comics n’a pas été du même acabit. En mettant de côté The Punisher que nous n’avons pas vu, The Defenders et surtout Iron Fist ont vraiment déçu, dans la lignée d’un Luke Cage déjà moyen. Quant à The Inhumans, dont le pilote a été tout de même diffusé en grande pompe au cinéma en IMAX, il s’agit d’une catastrophe industrielle nanardesque qui ne risque pas de motiver Marvel à continuer de diffuser ses séries sur le network américain, propriété de Disney faut-il le rappeler. Néanmoins, la situation la plus tendue risque d’être sur le front de Netflix : Disney, ayant entre temps racheté la 21st Century Fox (et les chaînes FX, FXX et FOX, ainsi que les studios) risque de partir assez rapidement du service de SVOD pour développer le sien qui serait forcément conséquent vu le catalogue déjà existants et les projets futurs. Peut-être Marvel laissera t-il Daredevil et consorts à Netflix comme il a laissé Spiderman à Sony par le passé ; mais on peut aussi imaginer que le Marvel Universe sur Netflix soit stoppé net dès l’année prochaine. A moins que Disney ne rachète carrément la boîte à Reed Hastings.
- Star Trek: Discovery (CBS, 15 épisodes prévus, 9 déjà diffusés)
Oui, il y a eu largement pire cette année. Oui, les effets spéciaux et la réalisation sont très bons et honnêtes respectivement. Mais cette nouvelle itération de Star Trek est frustrante. Frustrante car très plan-plan narrativement sur les épisodes déjà diffusés, et ce malgré quelques bonnes idées dans les personnages et quelques fulgurances dans les dialogues, et surtout manquant singulièrement de densité dans l’écriture. La grande majorité des situations sont déjà-vus et le contexte politique manque d’éclaircissements et reste pour le moment très manichéen. Surtout, Battlestar Galactica est passée par là, et si les deux licences n’ont rien en commun, ce nouveau Star Trek emprunte beaucoup à la mise en scène de cette dernière, ce qui force les comparaisons qui ne sont pas flatteuses pour la série de CBS. Alors il reste encore 6 épisodes pour redresser la barre, plus une deuxième saison déjà commandée, mais Alex Kurtzmann, qui a pris le relais de Bryan Fuller, a intérêt à se dépêcher. Car pas sûr que les fans de la licence ou les nouveaux venus soient encore présents dans un an à ce rythme-là.
Cabinet de curiosité
Neill Blomkamp (District 9, Elysium, Chappie) devait sortir un Alien 5 mais Ridley Scott est passé par là pour bloquer le projet et sortir son Covenant. Boudeur, Blomkamp a décidé de sortir une chaîne Youtube où il pourra faire ce qu’il veut et en particulier des courts métrages expérimentaux. Ainsi est née Oats Studios qui depuis environ 1 an nous propose des courts et moyens métrages avec comme source de financement la possibilité d’acheter les ressources utilisées sur la plateforme Steam. C’est extrêmement novateur et au moins Blomkamp est totalement libre. On vous laisse naviguer dans les vidéos, mais les plus marquantes restent Rakka, Firebase, Zygote ou encore la série ADAM. Cerise sur le gâteau des sous titres français sont dispo.
*Échec de la mise à jour, redémarrage du système*
Tout un tas de bonnes séries sûrement, comme Dear White People, American Vandal et son pitch de départ débilissime, Dark, The Good Fight pour les amoureux de The Good Place, Feud pour les Murphy-afficionados, Manhunt: Unabomber, The Bold Type et très certainement une centaine de séries du reste du monde.
D’ailleurs si vous souhaitez pallier notre flemmardise crasse, vous pouvez nous rejoindre quand vous le souhaitez, suffit de contacter CaptainSmoke et d’être Ducktales-compatible.
Face the future
Nope.
PS
- Prenez votre temps
Les séries ne s’envoleront pas si vous ne les voyiez pas de suite, alors ne vous forcez pas à regardez dix épisodes en deux jours parce que votre compte betaséries n’est pas à jour. A une époque où tout est disponible de suite, il faut reprendre l’habitude de prendre le temps de voir et d’en prendre du plaisir. C’est un paradoxe qu’entretient par exemple Netflix, qui abreuve le client de contenus tous les mois et pousse à une frénésie qui vous fait passer pour un ringard si vous n’avez pas vu la saison 2 de Stranger Things dans les 8 heures suivant la mise en ligne. Alors qu’en vérité, la série ne partira pas de Netflix, sauf fermeture du service de streaming. Bien entendu, si vous souhaitez allez rapidement dans une série parce que vous êtes à fond dedans, n’hésitez pas. Mais ne vous forcez pas.
- Une série n’est pas un film
A écrire deux cents fois sur une feuille. Une série n’a pas à être un film, elle a ses codes – certains nobles, d’autres non – et son propre fonctionnement interne. On peut apprécier Mr Robot et passer ensuite 7h30 sur le Tango de Satan ou cinq heures sur du Mekas, n’en déplaise aux snobs. Les deux sont du cinéma, car ils racontent des histoires par les images, mais dans des formes différentes ; on peut donc dire de Twin Peaks qu’elle a des moments de cinéma incroyables, mais pas le mettre dans un top séries. Dire qu’une série est un excellent film, c’est mépriser le format sériel. Il y a des films et des séries, comme il y a des livres et des BDs, de la peinture et de la photographie. Faites avec.
- #MeToo
Le monde évolue rapidement. A la suite de l’affaire Weinstein, qui est loin d’être terminée, les langues se sont déliés à Hollywood et les séries ne sont pas épargnées. Anthony Rapp a raconté l’agression sexuelle qu’il a subi de la part de Kevin Spacey : ni une, ni deux, ce dernier s’est vu exclu d’House of Cards (et du film de Ridley Scott) et la série ne comptera plus qu’une dernière saison centrée sur Robin Wright. Il ne s’agit cependant que de la pointe de l’iceberg : ainsi, Max Landis peut continuer à tranquillement écrire des scénarios pour Netflix (même si Dirk Gently a été annulé) et Danny Masterson est toujours à l’affiche de The Ranch malgré des accusations de viols. Si Spacey a payé du point de vue de l’image, reste à voir si les chaînes et les services SVOD seront enclins à nettoyer leurs séries pour chaque cas révélé ; pour le moment c’est mal barré, mais sait-on jamais, 2018 pourrait s’avérer surprenante.
- Et surtout, restez curieux et aimez chaleureusement vos petites séries ♥